Au cours de l’été 2024, une panne informatique mondiale a paralysé des millions d’entreprises, révélant la fragilité des infrastructures numériques globales. Cet incident majeur tire la sonnette d’alarme et résonne comme une invitation à repenser la digitalisation et de la résilience technologique.
Le 19 juillet 2024 a eu lieu un incident informatique d’une ampleur sans précédent. D’abord attribué à Microsoft, il s’agit en réalité d’une mise à jour défectueuse de l’antivirus Falcon Sensor de la société CrowdStrike, qui a déclenché une réaction en chaîne, provoquant des erreurs d’écran bleu sur environ 8,5 millions d’appareils Windows dans le monde. Cette panne a entraîné des interruptions majeures des services Microsoft 365, notamment Outlook, Teams et OneDrive.
Une avalanche de conséquences
Cette panne a eu un impact mondial, mettant au ralenti des pans entiers de l’économie mondiale et causant des pertes financières importantes. Des compagnies aériennes, notamment Ryanair, ont été contraintes de suspendre leurs opérations, clouant des milliers d’avions au sol. Toujours dans le secteur du transport, la SNCB a connu des perturbations, tout comme plusieurs aéroports mondiaux. Pareil dans la logistique ou la livraison de marchandises, avec la paralysie de géants comme FedEx, UPS ou Amazon. Dans le secteur de la santé, de nombreux hôpitaux, notamment en Belgique, ont dû revenir aux systèmes papier, des services d’urgences ont été fermés et des chirurgies reportées.
Une dépendance numérique révélée au grand jour
Cette panne informatique mondiale a mis en lumière plusieurs réalités «inquiétantes»:
- La concentration des risques. Quand Microsoft tousse, l’économie mondiale s’enrhume. La dépendance massive aux services Microsoft a ainsi créé un point de défaillance unique pour des millions d’entreprises.
- La fragilité de notre infrastructure numérique. Une simple mise à jour d’un logiciel antivirus a suffi à paralyser des secteurs entiers, révélant la vulnérabilité de nos systèmes interconnectés.
- L’effet domino de la digitalisation. Cette panne a aussi montré comment un problème dans un secteur peut rapidement se propager à d’autres domaines critiques comme le transport ou la santé.
- Le manque de plans B. De nombreuses entreprises se sont retrouvées démunies face à cette panne, n’ayant pas de procédures alternatives robustes en place.
Au-delà du Cloud, repenser l’infrastructure digitale
Pour les entreprises, cet incident majeur souligne la nécessité d’adopter une approche plus stratégique et holistique de leur infrastructure digitale. Concrètement, comment agir?
- Diversifier les fournisseurs, afin de réduire la dépendance à un seul fournisseur de services cloud. Par exemple? Utiliser Microsoft 365 pour la productivité, mais opter pour Amazon Web Services (AWS) pour l’hébergement et Google Cloud pour l’analyse de données.
- Accroitre la redondance et la résilience, grâce à des systèmes de sauvegarde et des plans de continuité d’activité robustes. Cela peut passer par des systèmes de communication alternatifs (des lignes téléphoniques traditionnelles) en cas de panne des outils de collaboration en ligne.
- Miser sur l’hybridation, la flexibilité et la complémentarité des solutions, via une approche combinant cloud public, cloud privé et infrastructures sur site. Comment? En conservant certaines applications critiques sur des serveurs locaux, tout en utilisant le cloud pour d’autres services.
- Améliorer la gouvernance des données, grâce à une stratégie claire de gestion et de protection des données, incluant des sauvegardes régulières et des procédures de récupération testées.
Dans un monde de plus en plus interconnecté et dépendant des technologies, la résilience numérique n’est plus une option, mais une nécessité stratégique pour les entreprises.
